On pourrait croire que Majorque veut s'adapter aux couleurs des maisons en grès de sa vieille ville - ou du moins des voitures et des terrasses. En effet, ponctuellement après chaque épisode de poussière du Sahara, l'île s'illumine d'une teinte brune uniforme. Le dernier en date ? Un impressionnant nuage de poussière de plus de 700 kilomètres de long, capturé le 14 novembre 2024 par le satellite européen Sentinel-3. Le sable s'est déplacé depuis l'Algérie jusqu'aux Baléares en passant par la Méditerranée - provoquant une fois de plus des rues et des fenêtres poussiéreuses et un léger grattement de gorge.
Du sable plutôt que du soleil : bienvenue au paradis poussiéreux
Aussi idyllique que soit l'idée d'un soleil radieux sur la Méditerranée, la poussière du Sahara ne cesse d'appuyer sur le bouton de la réalité. Maisons, rues et voitures - tout est recouvert d'une fine couche brune. Alors que les vacanciers "embellissent" leurs selfies à l'aide d'un filtre, les locaux se demandent plutôt combien de pièces de monnaie ils devraient avoir en réserve pour le prochain lavage de voiture.
Les autorités sanitaires mettent également en garde : le sable fin dans l'air ne détériore pas seulement la vue, mais aussi l'air que l'on respire. Pour les personnes souffrant de maladies respiratoires, cela peut devenir un véritable fardeau. Il est recommandé de fermer les fenêtres et d'éviter les activités physiques - autant d'éléments qui font de la vie en plein air un mode de vie méditerranéen.
La poussière du Sahara : une vieille connaissance qui revient de plus en plus souvent
Les Majorquins savent que la poussière du Sahara n'est pas un phénomène nouveau. Mais sa fréquence a augmenté. En 2014, il n'y avait que deux jours avec la fameuse "pluie de boue", en 2022, il y en aura 32. Et selon les données du ministère espagnol de la Transition écologique, des particules de poussière ont plané au-dessus des Baléares pendant 20 % des jours entre 2009 et 2018. Un jour sur cinq, c'est un petit avant-goût d'apocalypse sablonneuse.
Un regard sur l'avenir : Copernicus peut-il aider ?
Le satellite européen Sentinel-3 du programme Copernicus surveille de près ces événements de poussière. Outre des images spectaculaires, parfaites pour les médias sociaux, le programme doit également fournir des données permettant d'améliorer les prévisions. L'objectif : donner l'alerte à temps et, à long terme, fournir des indications sur le changement climatique qui pourrait accentuer ces phénomènes.
Les effets du changement climatique à Majorque
Pourquoi ces tempêtes de sable se multiplient-elles ? Le réchauffement du Sahara et la modification des courants de vent contribuent à soulever de plus en plus de poussière et à la faire tomber sur les îles Baléares. Majorque, au milieu de la Méditerranée, se trouve directement sur la trajectoire de ces particules. Et alors que le sable se dépose sur les fenêtres, la question demeure : combien de temps pourrons-nous nous habituer à ces nouveaux "visiteurs" avant que les habitants de l'île ne doivent faire plus que passer la serpillière ?
Conseils pratiques pour les jours de poussière
Pour tous ceux qui ne peuvent pas éviter d'être à l'extérieur : Un masque peut aider à ne pas inhaler les fines particules. Des purificateurs d'air pour la maison et le nettoyage régulier des fenêtres sont également utiles. Et pour ceux qui souhaitent préserver l'environnement, réfléchissez à deux fois avant de laver votre prochaine voiture - la prochaine tempête de sable ne manquera pas d'arriver.
Un appel poussiéreux
Les journées poussiéreuses ne sont pas seulement une nuisance pour les habitants, mais aussi un appel au réveil. Majorque doit se préparer à ce que ces événements deviennent plus fréquents - et chercher des solutions durables pour freiner le changement climatique et rendre l'île plus résistante. Est-ce que cela va réussir ? Au moins les plages de sable ne semblent pas avoir de problème avec leur extension par la poussière du Sahara.
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