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Vignes et laissez Vivre - Vin bio à Majorque

Majorque, le 20 octobre 2018
Vin bio à Majorque - Redonner à la nature, c'est ce que veut Miquel Manresa. Il a investi son capital de départ, tiré d'un bureau de tabac, dans un terrain qu'il a arraché à la construction. Son Alegre produit désormais un vin inhabituellement naturel. Le dernier mot revient toujours à la terre.
TEXTE   isla Rédaction (bk)
PHOTO   Gunnar Knechtel, Anna Brauns

TAGS   La scène bio à Majorque Vin biologique Culture Nature

Quel est l'intérêt de promouvoir des variétés locales et des vins authentiques si tous les viticulteurs labourent d'abord le sol pour détruire la vie existante, puis le fertilisent avec les mêmes produits des multinationales concernées ? Et si les mêmes produits chimiques sont utilisés partout dans le monde,

pour empêcher toute vie concurrente d'envahir les vignes ? Pour faire un vin vraiment authentique, Miquel Manresa en est certain, il faut aborder les choses différemment. "La terre", dit-il en marquant une pause, "la terre doit toujours avoir le dernier mot", ajoute-t-il. Le soleil lui fait plisser un peu les yeux,

et on dirait que ce Majorquin de 52 ans regarde son interlocuteur d'un air scrutateur. Cette phrase, il l'a déjà prononcée plusieurs fois, on le sent. Et l'on sent aussi qu'il espère à chaque fois que son interlocuteur recevra un peu de ce message difficile à comprendre. Ce message qu'il s'efforce de faire passer depuis des années.

La Terre doit toujours avoir le dernier mot

Manresa veut minimiser l'impact sur la terre, c'est-à-dire sur le sol et la nature. Et c'est ce qui se passe dans le vignoble.

Il n'y a pas de bêchage, l'herbe pousse, les insectes bourdonnent, même les oiseaux nichent entre les vignes. "Je veux rendre quelque chose à la nature de cette île", dit le viticulteur bio, comme s'il devait se débarrasser d'un karma encombrant du passé. Le capital de départ de la bodega provient d'un bureau de tabac et d'un supermarché que la famille possédait à Cala d'Or - dans la "baie de l'or". La ruée vers l'or touristique n'a pas profité à tout le monde.
"Dans le village, l'alcool a fait beaucoup de dégâts", se souvient Manresa.
Son père, qui avait auparavant mené une vie d'agriculteur, est mort prématurément. Avec l'argent du bureau de tabac, Manresa a acheté un terrain en friche sur lequel un investisseur allemand avait échoué dans un grand projet de construction.

C'est ainsi qu'est née la bodega "Son Alegre", que l'on peut traduire par "lieu de joie". "Si j'avais beaucoup d'argent, ce serait une ONG", dit celui qui aime employer dans son entreprise des gens du village qui cherchent une seconde chance dans leur vie.
L'homme remonte les manches de son simple T-shirt noir, débouche un Calonge 1715 et sert généreusement ses invités, mais plus modestement lui-même. Un visiteur lui demande si le caractère naturel du sol est vraiment perceptible dans le goût du vin. Manresa réfléchit, comme s'il ne s'était jamais posé la question. Ou comme s'il connaissait la réponse, mais qu'il devait réfléchir à la manière de la formuler de la façon la plus compréhensible :

"Je pense que oui", dit-il finalement. "Nous sommes ce que nous mangeons. Il en va de même pour les plantes". Les racines des vignes de Son Alegre sont entourées d'une culture vivante composée d'innombrables micro-organismes.
"Cela fait huit ans que le sol n'a pas été labouré ici, et ce n'est pas encore assez". Il faudra encore de nombreuses années à la terre pour surmonter le traumatisme du passé. Avant le vignoble, des vaches paissaient ici. Pour produire suffisamment de verdure, l'irrigation était extensive. Le niveau de la nappe phréatique a baissé et l'eau est devenue de plus en plus salée. "J'irrigue le moins possible, juste assez pour que les vignes survivent à la chaleur de l'été. La nappe phréatique doit se rétablir".
La nature se régénère

"Cela fait huit ans que le sol n'a pas été labouré ici, et ce n'est pas encore assez".

Pour redonner vie à la terre, le viticulteur bio du village de Calonge suit les principes du microbiologiste japonais Masanobu Fukuoba. La méthode de ce scientifique primé, qui s'est ensuite consacré à la culture du riz en tant qu'agriculteur, suit la croyance selon laquelle la nature est capable de se maintenir, ou plutôt de se régénérer. Elle n'a pas besoin de l'homme. La nature régule les fléaux par la diversité. Les racines, les vers et les fourmis ameublissent le sol mieux que n'importe quelle charrue. "La terre", répète encore une fois Manresa, "doit toujours avoir le dernier mot".

texte : Tom Gebhardt

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